L’Espagne lance un processus de rapatriement des mineurs marocains non accompagnés

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Des mineurs marocains non accompagnés à Melilla. Crédits : Save the children

Les gouvernements espagnol et marocain ont lancé un processus de rapatriement des mineurs marocains non accompagnés actuellement en Espagne. Une mesure qui implique la réactivation d’un accord entre Rabat et Madrid datant de 2012 et que l’Exécutif de Pedro Sánchez tente de ressusciter depuis la recrudescence des entrées irrégulières sur le territoire espagnol.

Une première phase du processus est en cours avec 23 jeunes protégés par la Communauté de Madrid qui ont été convoqués par le Bureau du Procureur des enfants pour se soumettre à une série d’entretiens par une délégation marocaine. Ce sont les faits rapportés par le quotidien espagnol El País dans son édition du 24 avril 2019.

Selon le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés), l’Espagne était le pays méditerranéen dans lequel le plus de mineurs non accompagnés sont arrivés en 2018, environ 5.500. Cet été, deux des communautés autonomes qui ont accueilli le plus grand nombre d’enfants, l’Andalousie et Melilla, ont déclaré avoir été dépassées par cette augmentation et ont demandé des solutions au gouvernement central, notamment des remboursements, explique le média.

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Alors que les négociations entre les deux pays s’étaient détériorées à la suite de l’annonce par l’Union européenne de fournir au Maroc 140 millions d’euros pour mettre en œuvre des mesures visant à réduire l’immigration, le 26 février dernier, une première réunion de haut niveau s’est tenue à Madrid avec des représentants des deux pays pour entamer le processus.

Le gouvernement Pedro Sánchez a affirmé que les mineurs ne seraient pas rapatriés au Maroc contre leur gré et que chaque cas serait analysé individuellement.

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Le réseau espagnol d’aide à l’immigration et au statut de réfugié s’est opposé à la mesure qualifiant « la tentative d’un gouvernement soi-disant progressiste de criminaliser les mineurs », rapporte le journal. « Nous demandons à toutes les formations politiques d’arrêter immédiatement cette mesure, comme nous le ferons devant le bureau du procureur des mineurs. »

La loi stipule qu’en cas de rapatriement, les membres de la famille ou les services de protection de l’enfance doivent être localisés pour en être tenus responsables. Le mineur a également le droit d’être entendu dans toute procédure judiciaire dans laquelle il est directement impliqué et qui aboutit à une décision affectant sa sphère personnelle, familiale ou sociale, rappelle El País.

 

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