Abdellatif Laâbi et plusieurs intellectuels interpellent Macron sur le Rif et les réfugiés syriens

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Plusieurs associations et personnalités, dont notamment l’écrivain Abdellatif Laâbi, appellent Emmanuel Macron à profiter de sa venue au Maroc pour inciter les autorités à se pencher sur la situation des réfugiés syriens et les mouvements de protestation dans le Rif.

Avant la visite d’Emmanuel Macron au Maroc, des associations et des personnalités du Maroc, mais aussi du Maghreb, de la France et de la Belgique ont adressé mardi une lettre ouverte au président français. Ce dernier est interpellé sur la situation des réfugiés syriens bloqués à la frontière maroco-algérienne, ainsi que sur les mouvements de protestation dans le Rif.

Les auteurs de la lettre ouverte, dont l’écrivain marocain Abdellatif Laâbi, attirent d’une part l’attention du locataire de l’Elysée sur la situation des réfugiés syriens bloqués depuis le 17 avril près de Figuig, «dans des conditions extrêmement difficiles, sous un soleil de plomb la journée et soumis à des attaques de serpents et de scorpions la nuit». Ils dénoncent notamment  les arrestations qui ont suivi le départ de certains réfugiés de la zone. Certaines personnes ont été renvoyées dans le no man’s land, et ce, même si elles s’étaient déjà inscrites auprès du bureau du HCR au Maroc.

« Les médias marocains, algériens et français, ainsi que des ONG internationales et les sociétés civiles des deux pays voisins ont dénoncé cette situation, mais les autorités n’ont pas réagi, et les réfugiés continuent d’être sans eau, ni nourriture, ni soins médicaux », déplorer la lettre. Et de rappeler: «Le Maroc et l’Algérie sont pourtant signataires de la Convention de Genève relative au statut des réfugiés». Les associations signataires de la lettre ouvertes considèrent donc que «ces réfugiés sont non seulement victimes d’une guerre civile atroce, mais se retrouvent face à un cynisme d’Etat qui les dépasse».

La deuxième partie de la lettre ouverte au président Macron concerne la «vague de répression, accompagnée par des arrestations massives, qui s’est abattue sur le Rif». Le collectif explique que le mouvement de protestation pacifique, né à la suite du décès de Mouhcine Fikri, en octobre 2016, a exigé l’élucidation de ce drame, avant de s’étendre à des revendications économiques, sociales et culturelles «pour mettre fin à la marginalisation et à la stigmatisation de cette région». Mais, selon la lettre, «le gouvernement marocain a répondu par le refus de tout dialogue avec les représentants de ce mouvement, voire il a poursuivi et arrêté ses leaders avec plusieurs chefs d’inculpation – dont celui d’‘atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat’».

Pour les signataires de la lettre ouverte, «la France, pays de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789, ne peut rester spectatrice de ce déni de droit à l’expression pacifique». Ils appellent Macron à profiter de sa venue au Maroc pour «faire part aux plus hautes autorités de cet Etat des inquiétudes et préoccupations quant aux atteintes aux libertés fondamentales et au manque de respect des conventions internationales».

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