HCP: un diplômé de la formation professionnelle sur quatre est au chômage

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Ahmed Lahlimi Alami, Haut-commissaire au Plan. DR

Le haut-commissaire au plan Ahmed Halimi ne rate aucune occasion pour tailler en pièces la formation professionnelle devenue, selon lui, une usine à créer plus de chômeurs que les centres universitaires et les grandes écoles.
Le taux de chômage de cette catégorie augmente d’environ 21 % parmi les diplômés d’initiation professionnelle, à 26 % parmi les diplômés spécialisés, à 29 % parmi les qualifiés et à près de 27 % parmi les techniciens spécialisés.
En termes de déclassement, les diplômés de la formation professionnelle enregistrent un taux global de déclassement trois fois supérieur à celui affectant les diplômés de l’enseignement général, avec respectivement 33,6 % et 11,6 %.
Selon le HCP, ce déclassement est dû à la faible adéquation des diplômes avec les offres d’emploi du marché, et la faiblesse du niveau des diplômés. Le déclassement touche particulièrement les secteurs comme l’agriculture, la sylviculture, la pêche, l’industrie extractive et manufacturière, et le BTP. Inversement, les déclassements baissent dans les professions qui recrutent sur la base d’un référentiel strict de compétences tels que la santé, le système financier, la sécurité, ou encore l’administration publique.
Quand l’économie s’essouffle
Il ressort également de l’étude du HCP que le marché de l’emploi semble plutôt dominé par les sans-diplômes. Plus de la moitié de ceux qui disposent d’un emploi (52,2 %) ne détiennent aucun diplôme contre 34,2 % pour la population en chômage. Les actifs chômeurs sont relativement plus diplômés que les actifs occupés. 38 % des actifs occupés sont diplômés de l’enseignement général et uniquement 9,8 % ont un diplôme de formation professionnelle. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement général est de 19,7 % contre 25,5 % pour les diplômés de la formation professionnelle et 11,2 % pour les actifs occupés sans diplômes.
D’autre part, la création d’emplois au Maroc a considérablement baissé, passant de 30.000 postes par point de croissance à 10.500 entre les périodes 2000/2008 et 2009/2017. À cela s’ajoutent le ralentissement de la croissance et la baisse continue du taux d’activité qui ne dépasse pas, en 2017, 46 %, contre 54 % dans les années 2000.
La bonne nouvelle c’est que la spécialisation dans les études entraîne une baisse du chômage pour les diplômés de l’enseignement général. Selon l’étude du HCP, plus le diplôme de l’enseignement général est élevé, plus le taux de chômage est faible sur deux phases de diplôme. Du diplôme de secondaire collégial jusqu’au diplôme des études universitaires, le taux de chômage passe de 22,4 % à 15,1 % respectivement. La seconde phase démarre avec la licence et va jusqu’au diplôme de doctorat, avec 18,9 % pour les licenciés, 15,9 % pour les diplômés du DEA/DES/Master, 7,7 % pour les ingénieurs/cadres supérieurs et 3,9 % pour les docteurs.
 

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