Diapo. « Émulation », l’exposition qui rend hommage aux artistes femmes marocaines

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Crédits: Malika Agueznay

Jusqu’au 04 avril prochains à la galerie Prestigia Anfa- Boulevard Moulay Rachid, l’exposition « Emulation » offre l’occasion de découvrir des œuvres intergénérationnelles de femmes qui, par leurs récits imagés, bâtissent de véritables territoires conceptuels et expérimentaux tout en dévoilant la force et la diversité du patrimoine marocain. 

Après avoir initié des expositions exceptionnelles telles que Hassan El Glaoui, l’art traditionnel rural au Maroc, Mille et une broderies, le design chez soi, Mastermind, la galerie de l’immobilier Prestigia Anfa (créée en 2015) met en lumière le travail artistique de la gente féminine, peu visible compte tenu des pourcentages des femmes par rapport aux hommes qui participent à des expositions collectives au Maroc et ailleurs.

Cet aperçu chronologique subjectif de l’art réalisé par des artistes pionnières comme contemporaines permet de déceler des thématiques et des esthétiques communes qui, dès les années soixante à nos jours, font preuve d’une constante évolution. compte retracer un historique des différentes pratiques artistiques afin de mettre en lumière à la fois le travail d’artistes pionnières que celui de contemporaines.

 

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Dans le contexte du Maroc, ce n’est qu’en 1960 que Chems Addoha Atallah fut la première femme marocaine diplômée de l’Ecole des Beaux-arts de Tétouan et ce n’est qu’en 1966, en post-protectorat que Chaïbia présente sa première exposition en autodidacte au sein de l’institut Goethe de Casablanca et permet ainsi l’existence d’une femme peintre dans le début de la peinture moderne au Maroc.

Au sein de cette exposition, il est avant tout question d’œuvre. Au-delà, de l’esprit binaire qui catégorise la création des femmes dans un groupe homogène en ne prenant pour critère que leur genre, il est plutôt question ici d’intensité de création et de particularité d’art, explique Mehdi Hadj Khalifa, curateur de l’exposition.

 

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De la volonté plastique, à l’œuvre et son concept, l’écriture formelle de cette exposition présente un certain projet simple, partant d’un art naïf mais grandiose qu’est la peinture de Chaibia qui a installé, dès son début, une norme esthétique très forte qui influencera toute une génération d’artiste.

Malika Agueznai laisse une œuvre dédiée à la question des arts plastiques purs, la technicité, l’outil et son influence sur l’œuvre mais aussi une autre esthétique qui ouvre le chemin des abstraits marocains chez la femme artiste, que nous retrouvons des décennies plus tard dans l’œuvre de Yacout Kabbaj qui intègre son travail dans les grands questionnements des esthétiques post internet.

Les grandes questions de la femme au sein de la société se décomposent dès 2000 avec des travaux d’artistes engagés tel que Safaa Eruas, Amina Benbouchta, Lamia Naji, ou encore Zoulikha Bouabdellah qui interroge les grands enjeux de société que le monde musulman rencontre dans ce début de XXIème siècle.

La grande cause de l’environnement est abordée par Fatim Zahra Morjani et Houda
Terjuman à travers une vie dédiée à un art qui tente d’avertir à travers un dialogue entre l’œuvre et son observateur quel monde et quelle terre avons-nous déconstruite.

En ne choisissant d’exposer que des femmes, cette exposition se veut une tentative dans le paysage artistique du pays, de voir la force, la sensibilité et l’inventivité d’une sélection finement choisie d’artistes femmes du Maroc.

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